mercredi 10 décembre 2008


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Mardi le 21 octobre

Lors de ma dernière communication, je vous parlais d’un prochain voyage en Zambie où nous partions en safari. C’est fait et nous sommes de retour à Lilongwe après six belles journées passées dans le parc national de Luangwa.

Luangwa se situe à environ sept heures de route de Lilongwe. Je dis environ sept heures car il faut compter sur plusieurs variables : la voiture, le conducteur, l’état de la route, la traversée frontalière où il faut compter sur l’humeur du douanier. Une fois la frontière passée on se trouve sur une route de terre très accidentée pour une durée d’environ quatre heures. Au Québec on parlerait de laveuse (d’après l’ancienne planche à laver probablement inconnue de la plupart des plus jeunes que moi). Un peu dur sur le dos pour ne pas parler du fessier. Mais le paysage y est magnifique en dépit de l’ardeur de la route.


Là-bas nous avons vécu dans un lodge tout à fait modeste mais on y était bien nourri. Chaque jour nous faisions deux randonnées dans le parc. Une le matin de six à onze heures, une autre en fin de journée, de seize à vingt heures. Lors de chacune de ces sorties, diurnes et nocturnes, nous avons eu l’occasion de voir des centaines d’animaux recouvrant l’ensemble de l’alphabet. De quoi construire le plus beau bestiaire destiné aux petits-enfants.


Voici une liste partielle des animaux que nous avons eu le plaisir de voir et de photographier : Antilope, babouin, buffle du cap, crocodile du Nil, écureuil, éléphant, girafe, gnou bleu, hippopotame, hyène , impala, koudou, léopard, lézard Monitor, lièvre , lion, mangouste, oryx, phacochère, singe vervet bleu, varan du Nil, zèbre.


Il en va de même pour les oiseaux : Aigle, aigle pêcheur, chouette-pĉheuse de Pel, cigogne blanche, cigogne marabout, francolin à gorge rouge, grand-duc africain, , grande aigrette, guêpier à front blanc, guêpier arc-en-ciel, héron cendré, hibou, ibis à cou noir, ibis blanc, ibis sacré, pintade, rollier à longs brins, spatule blanche, vautour.

Pour un bon reportage photo de notre safari, je vous invite à visiter la page web que Brenda y a consacré en cliquant le lien qui suit :

http://picasaweb.google.com/brenda.jackson1/Safari02?authkey=QSaS3yrAUk0

Si vous lisez l’anglais, vous pourrez sans doute apprécier son blog sur notre séjour au Malawi :

http://www.malawimusings.blogspot.com/

Je vous reviendrai en novembre.

Jean-Marcel

lundi 6 octobre 2008

Premières impressions

Lundi le 29 septembre 2008








Et oui, c’est tout à fait juste, il y a déjà six semaines que je suis au Malawi et je n’ai encore donné signe de vie à personne. Je pourrais invoquer mille et une raisons mais ça ne changerait rien à l’affaire, alors passons outre. Précisons que quand je dis être au Malawi, je parle pour l’instant de sa capitale, Lilongwe, qui a la réputation d’être la capitale la plus terne de toute l’Afrique. Comme je ne connais aucune des autres capitales africaines je ne peux commenter là-dessus mais il est vrai que la ville n’a rien de comparable aux villes européennes ou canadiennes que je connaisse.







Les guides touristiques vous dirons que la ville est divisée en deux parties, la vieille ville qui en est en somme l’épicentre, tant d’un point de vue géographique que touristique, et la nouvelle ville, dite La Capitale, à quelque cinq kilomètres au nord. C’est là que l’on trouve le centre administratif et financier de la ville et du pays. Mais tout ça n’explique en rien la ville. La ville s’étend d’un bout à l’autre sur une distance d’une vingtaine de kilomètres et est divisée en 49 arrondissements répartis sur l’ensemble de la ville sans rime ni raison si ce n’est que la numérotation correspond à la date de la construction. Ainsi, dans la vieille ville on trouvera les arrondissements 1, 2 et 3 en bordure desquels on trouvera le 8 et le 9. Nous habitons l’arrondissement 47 qui lui est accolé au 6. Certains arrondissements sont tout à fait modernes alors que les autres ressemblent davantage à de tout petits villages que l’on retrouve le long des routes du Malawi. En fait, comme me le faisait remarquer Brenda, la capitale paraît bien rurale en dépit de sa vocation urbaine et administrative du pays.






La ville a connu au cours des dernières années un accroissement considérable de sa population en raison, me dit-on, de la sécheresse qui a touché le pays et poussé les gens de la campagne vers la ville. Lilongwe compte environ 700,000 habitants aujourd’hui, pauvre pour la plupart. Avec eux, ils ont amené un mode de vie fascinant et une joie de vivre. Comme ils n’ont pas les moyens de s’installer dans des boutiques ou des ateliers pour conduire leur commerce, ils s’installent le long de la route ou des coins de rue pour vous vendre le produit de leur artisanat ou encore une incroyable variété de fruits et légumes. D’autres vous offriront leurs services. À quelques rues de chez nous on trouve, par exemple, un type qui répare les vélos dessous un arbre sur lequel il a installé son panneau réclame. Un peu plus loin on trouvera le plombier ou l’électricien. Dans une autre direction, le marchand de balais et de vadrouilles.








La ville peut pour certains paraître terne mais les gens du pays son haut en couleurs en dépit de leur pauvreté. Et ils sont chaleureux et généreux et ont le plus grand désir de vous plaire. Quelques semaines après notre arrivée nous sommes passés chez Buchanan, un centre jardinier de la région pour y acheter quelques plantes pour la maison, et le jeune homme qui nous servait voulait savoir ce que l’on pensait d’eux. Est-ce qu’on les trouvait sympathiques, accueillants? Est-ce qu’ils nous laissaient une bonne impression? Un autre, cette fin de semaine m’offrait de m’enseigner le Bao, qui est un jeu typique du Malawi, en apparence très simple mais que l’on dit aussi complexe que le jeu d’échec. Ils sont aussi haut en couleurs dans leurs habits et leurs coutumes. Je demeure encore émerveillé de voir les femmes d’ici marcher le long de la route avec leur charge sur la tête, souvent sans l’aide des mains. Ou encore portant leur enfant sur le dos attaché à l’aide d’un simple châle. On en voit probablement des douzaines, peut-être même des centaines, chaque jour le long de la route car pour la plupart, ils marchent partout. Ou encore ils montent dans la boîte arrière des camions, souvent par douzaine encore. Sans doute parce que la majorité ne peut pas se payer le minibus. Les gens d’ici gagne à peine 500 kwatchas pour une journée de travail (un peu plus de $3 canadiens). Le salaire annuel moyen au Malawi est d’environ $600.









Comme je le disais plus tôt, je n’ai encore pratiquement rien vu du Malawi. Les premières semaines ont été consacrées à l’installation de la maison. D’abord la récupération de nos effets personnels à l’aéroport, ce qui a bien pris une dizaine de jours. L’installation de la machine à laver, ce qui a été encore plus long grâce à l’attente du plombier. L’enregistrement de la voiture, une bonne semaine. Et les problèmes d’assurance santé qui ont pris six semaines. Il n’y a pas de régime d’assurance santé au Malawi, les assurances sont toutes du domaine privé et ne veulent rien savoir des gens de plus de 64 ans et encore moins de ceux qui ont connu dans le passé des problèmes de santé ou qui prennent des médicaments. Après plusieurs échecs ici, j’ai enfin trouvé au Canada un assureur me prenant en charge sous un police d’assurance destinée aux expatriés. L’école prend en charge le paiement des primes. Quand à moi, cela va me permettre de rester au Malawi vraisemblablement pour la durée du contrat de Brenda à l’école Bishop Mackenzie. Brenda est en fait heureuse au travail ici.







Nous avons pour l’instant fait un voyage éclair au lac Malawi. Un seul week-end pour moi. C’était la deuxième visite pour Brenda. Le lac fait environ 600 kilomètres de long et nous n’avons visité qu’une toute petite baie, celle de Senga qui se trouve à environ deux heures de route de Lilongwe. Ce fût toutefois un week-end extraordinaire pour le calme dans lequel nous y avons vécu aussi bien que pour le plaisir de se trouver au bord du lac en compagnie des singes, des babouins et autres petits animaux de la place. Ce qui n’est rien comparé à ce que nous allons voir en Zambie quand nous y irons en safari dans deux semaines.







Nous sommes passés aussi par Dedza il y a quelques semaines pour y acheter de la poterie pour la cuisine. Dedza se trouve à deux heures au sud de Lilongwe en direction de Blantyre, la plus grande ville du Malawi. Dedza est réputé pour sa poterie et regroupe une coopérative de potiers et d’artisans locaux. J’aime bien la vaisselle que nous y avons trouvé et son motif, à la fois traditionnel et pourtant, pour moi, imbue de modernité car cela me rappelle Picasso qui s’était fortement inspiré de l’art africain. Nous avons aussi trouvé dans une galerie de la ville un magnifique tableau d’un peintre d’ici qui résume parfaitement la vie du Malawi telle qu’elle nous apparaît pour l’instant.








En toute franchise, je dois avouer avoir passé beaucoup de temps au terrain de golf ces quatre dernières semaines. Je joue en moyenne trois fois la semaine, le mercredi, le vendredi et le dimanche. Le mardi je consacre environ deux heures à la pratique. Nous avons à Lilongwe le seul parcours de 18 trous de tout le Malawi. C’est un parcours particulièrement difficile pour diverses raisons et on me dit qu’il s’agit en fait de deux parcours différents. Le premier, celui que nous connaissons en ce moment, celui de la saison sèche est extrêmement rapide et il faut s’assurer de jouer la balle en plein milieu du fairway autrement on se retrouve souvent profondément enfoncé dans les bois qui délimitent le parcours. J’y ai fait la connaissance de bien des arbres au détriment de mon score, cela va sans dire. Et les greens sont très petits pour un parcours de plus de 7,000 mètres et en ce temps de l’année il est difficile d’y faire mordre la balle et quand la balle roule derrière c’est pas très drôle non plus. Il vaut mieux souvent jouer court de façon intentionnelle. Je joue en ce moment entre 94 et 99 en moyenne. Hier je pensais pouvoir enfin briser le 90 en jouant un 44 au premier neuf mais j’ai roulé un 54 au deuxième pour un total de 98. Trop souvent dans les arbres!!! Durant la saison des pluies (de novembre à avril), le parcours, qui est aujourd’hui pratiquement désertique, reverdira et la balle ne roulera jamais aussi loin donc il faudra ajuster son tir et jouer un jeu complètement différent. Si on rate le fairway l’herbe sera si longue qu’il faudra une fauche dans son sac si on ose s’aventurer hors parcours. Il faudra compter aussi sur la présence des serpents…







Je dois avouer aussi que le golf ne sera jamais le même une fois rentré au Canada. Le fait de jouer au golf avec un caddy a de quoi vous gâter pour le restant de vos jours. Le caddy, tout comme celui des professionnels, connaît parfaitement les distances depuis n’importe quel point du fairway (ou du sous-bois), il sait quel club choisir, et comment lire les greens. Et il se fait un honneur de retrouver votre balle pratiquement en tout temps. Et le plaisir de marcher 18 trous les mains libres, le cœur en joie avec le temps de respirer le parfum des fleurs ( ou des arbres en fleurs) et de profiter de la bonne compagnie en laquelle on se trouve c’est imbattable. Et tout ça pour le modeste prix de $15 canadiens, le pourboire compris. La vie est belle.










Jean-Marcel